Concert de Léo Rojas au Festival International de Carthage : Le dernier des Mohicans noyé dans l’électronique

Le spectacle de Léo Rojas programmé au Festival international de Carthage et qui a été reporté en raison du décès de Béji Caid Essebsi, a finalement eu lieu à l’amphithéâtre de Carthage.

Après un premier spectacle à Bizerte en 2018, l’artiste équatorien revient cette fois sur la prestigieuse scène de Carthage pour rencontrer un public qui lui est déjà acquis par le net, un public de youtubeurs qui apprécient sa musique. D’ailleurs Léo Rojas est l’exemple de ce qu’on appelle une «star youtube» et qui, grâce à Internet, a pu conquérir un large public. La magie du net ne cessera pas de nous étonner et de créer des stars internationales de plus en plus jeunes. Notons que Léo Rojas a 34 ans.En tout cas le public y était pour ce rendez-vous avec ce genre de musique mais surtout avec cet instrumentiste qui a commencé sa carrière à jouer de la musique dans les rues des grandes villes allemandes. Joueur de flûte de pan, Léo Rojas, est l’un des derniers vrais Amérindiens. Jusqu’à présent, ses racines particulières sont la principale raison du lien intense qu’il entretient avec sa musique. Une musique teintée d’une certaine spiritualité et mariée à la musique électronique. D’ailleurs Léo Rojas décrit sa musique comme une symbiose parfaite de rythmes électroniques époustouflants et de sons traditionnels amérindiens. Avec son hit «Nature Spirits», le voyage musical le ramène à ses racines spirituelles. L’expérience transcendantale commence dès les premières secondes et submerge totalement l’auditeur dans une nouvelle dimension où les quatre éléments sont évoqués avec équilibre.
Mais voici que la réalité du «live» est très différente de celle d’Internet et que la scène de Carthage semble avoir vidé cette musique de son originalité. Certains spectateurs à la fin de la représentation n’ont pas hésité de nous dire que «écouter la musique de Léo Rojas sur le net c’est beaucoup mieux !» Et ils n’avaientt pas tout à fait tort parce qu’à notre sens les sonorités des différentes flûtes étaient noyées dans la musique électronique contrairement aux clips sur youtube qui ont été traités par le mixage et qui donnent à cette musique son côté original .Non seulement la musique était diluée dans ce trop-plein d’électronique qui lui donnait un air trop commercial mais aussi l’artiste lui-même dans ce grand espace…
En effet même si Léo Rojas a joué sur sa flûte avec beaucoup de savoir-faire et de maîtrise, il s’est à chaque fois répété quand il s’adresse au public entre chaque morceau… prouvant ainsi qu’il n’est pas un homme de scène ou du moins de grande scène .
C’est seulement à la moitié du spectacle que nous avons eu droit à un morceau authentique, à un morceau d’auteur qui communique finalement une sensation sur un univers et sur une culture originaux. Un morceau où Léo Rojas à la flûte était accompagné par une petite percussion… puis tout a repris de plus belle avec les guitares électriques et la boîte à rythme omniprésents…

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